La pleine présence à Soi, à l’autre : un défi énorme dans ces temps de sur-sollicitations

par | 28 Oct, 2025

 

Nous vivons actuellement une époque où les sollicitations sont permanentes ! Qu’il s’agisse de notre temps, avec une injonction permanente à FAIRE, ou de notre esprit, avec une sollicitation permanente par un grand nombre de stimuli extérieurs y compris notre smartphone, qui, on le sait aujourd’hui est en train de nous priver de notre capacité de concentration, de notre qualité de présence.

Qu’est-ce que la présence à Soi ?

C’est une question très intéressante et je vais commencer par expliquer ce qu’est la NON-présence à soi…

La NON-présence à Soi a différents niveaux de profondeur.

  • On n’est pas présent à soi par exemple lorsque l’on étouffe ses émotions.
  • On n’est pas présent à Soi quand on fait quelque chose qui ne nous respecte pas notre intégrité physique. Exemple : un travail ou jour après jour notre corps s’abime, ou des conditions de travail dans lesquelles jour après jour on perd le sommeil.
  • On n’est pas présent à Soi lorsque le mode alimentaire qu’on a choisi, ne respecte pas notre corps, que ce soit par une prise de poids excessive, une perte de poids excessive, l’alcool, les drogues etc
  • On n’est pas présent à Soi quand on n’écoute pas les signaux de notre corps, de notre âme, et qu’on se retrouve dans une situation délétère… Dépression, burn-out.
  • On n’est pas présent à Soi lorsque l’on fait des choses qui ne nous respectent pas. Et dans la vision holistique de l’être humain, sur chacun des plans de l’être.
  • On n’est pas présent à Soi, quand on dit OUI alors qu’on pense NON à l’intérieur…

 

A force de telles négligences, le résultat est bien souvent qu’on a tellement été sourds (c’est-à-dire été NON-présent pendant si longtemps) que les conséquences sont violentes. Oui bien sûr, vous allez me dire, il y a des facteurs externes… OUI, la présence à Soi nécessite ensuite une écoute de Soi et un positionnement.

Et La qualité de présence à nous même impacte forcément notre présence aux autres, à l’autre. Si on n’est pas présent à soi, on peut difficilement être présent à l’autre…

Ça, vous l’avez déjà saisi quand vous êtes en groupe et qu’une personne happée par son téléphone portable est complètement absente de la conversation. Elle n’est pas présente au groupe, le pire c’est qu’elle n’est pas présente à elle non plus…

On pourrait dire la même chose d’une personne sous alcool ou sous drogue et là vous allez me dire « Ah bah oui mais il/elle avait bu… » et du coup, cela s’explique … C’est une fuite toute aussi réelle, mais souvent plus sournoise car socialement acceptée, voire encouragée.

Et Pfff en quelques années, on perd toute capacité de concentration, on est rentré dans des fonctionnement automatiques et on trouve ça normal ?

Aujourd’hui, nous pratiquons le zapping permanent ! En 5 minutes, nous pouvons passer d’un email professionnel anxiogène à une vidéo mignonne d’un chat, puis à une nouvelle stressante, puis à un message d’un proche. Notre esprit n’a pas le temps de faire la transition. Nous devenons des interrupteurs humains, passant d’un circuit à l’autre sans jamais être pleinement dans l’un d’eux.

Nous avons l’illusion d’être multitâche, mais c’est un mythe. Ce que nous faisons, c’est switcher, changer de tâche rapidement, qui est extrêmement coûteux en énergie cognitive et diminue la qualité de notre attention sur chaque tâche.

Résultat : La facture est salée !

Nous ne savons plus nous concentrer ! Et on trouve ça normal ?? Non, cela ne l’est pas.

Cette dispersion permanente est :

  • Une source majeure de fatigue nerveuse
  • Un épuisement physique mais surtout de l’Être
  • Nous perdons la connexion avec nous-même
  • Et pire, devenons des étrangers pour nous-même
  • La relation à l’autre devient une connexion de surface, appauvrie
  • En finalité, un appauvrissement de la qualité de notre vie intérieure et sociale

 

Il faut comprendre l’unicité et la complétude d’un humain.

Dites-vous que vous êtes :

  • Un corps physique, avec une sensorialité qui vous informe sur ce qui est bon pour vous, il faut l’écouter…
  • Un corps émotionnel, avec des émotions qui sont des messagers qui vous font donc passer des messages il faut les prendre en compte.
  • Un corps énergétique, avec là aussi des sensations qui vous guident, il vous faut les écouter,
  • Un corps mental, avec de la réflexion à savoir utiliser à sa juste mesure,
  • et de l’intuition… lui redonner sa juste place,
  • Un corps spirituel, une connexion à la nature, à l’univers, au divin.

 

Alors comment fait-on pour revenir à la présence à Soi ?

Et pour être présent à Soi, il faut être présent à chacune des parties de nous et toutes en même temps ! C’est-à-dire qu’on ne peut pas dire :

  • Je suis à l’écoute de mes émotions mais pas de mon corps,
  • Ou je suis à l’écoute de mon corps, mais pas de mon cœur ou de mes émotions…
  • Ou encore, je suis connectée à moi, à mon environnement, mais les humains autour, je préfère m’en éloigner…

Ça peut marcher un temps, ça peut même faire illusion, un temps mais sur du long terme, ça ne marchera pas !

 

Partage personnel : Le chemin de retour à moi.

J’ai donc réappris, je me suis reconnectée à moi, j’ai réappris à être présente à moi-même.

Cet apprentissage est passé par le corps, par le toucher, par le massage taoïste sensuel. Et c’est arrivé par la friction avec mes limites !

Il y a une dizaine d’année, j’étais complètement déconnectée de moi-même.

Un peu comme un chaton qui, parce qu’il est tombé dans l’eau et a failli se noyer, demandera beaucoup de douceur et de patience pour lui faire perdre la peur de l’eau.

J’étais un chaton apeuré, je m’étais perdue moi-même, Je m’étais abandonnée.

Quand j’ai réalisé que j’avais cru me perdre complètement, j’ai eu très peur et j’ai eu un réflexe de survie ! un réflexe de survie de mon âme.

Comment j’ai fait… ?

Et bien, c’est là que le Néotantra est entré dans ma vie, par le massage taoïste sensuel et des stages de Néotantra avec des animateurs compétents, sérieux et investis d’une mission de transmission.

Je suis partie :

  • à l’exploration de toutes mes parties,
  • à la découverte de moi, de ma complétude,
  • à l’écoute de mon corps,
  • à l’écoute de mon cœur,
  • de mes émotions,
  • de mon intuition,
  • de mon énergie,
  • de mon souffle,
  • du respect de qui je suis,
  • et j’ai appris à dire oui et à dire non et enfin à transformer ma vie par des choix de vie alignés.

Puis, sur la base de cette présence à moi-même, pleine et entière, petit à petit j’ai appris à donner et à recevoir, c’est-à-dire à être présente à l’autre.

  • A être en pleine présence quand je suis avec quelqu’un (rien de l’extérieur ne vient polluer) que cela soit dans ma vie personnelle ou professionnelle
  • A être en pleine présence quand je suis avec un groupe.

 

Le Passage de Soi à l’Autre :

Le lien est crucial. Cette pleine présence à moi d’abord puis à l’autre est un véritable cadeau ! La pleine présence à soi est le prérequis indispensable à la pleine présence à l’autre. On ne peut offrir une attention calme et stable à quelqu’un si notre propre monde intérieur est en pleine tempête. En apprenant à s’apaiser et à s’ancrer en soi-même, on devient naturellement plus disponible et réceptif à l’autre. La qualité de la présence que l’on s’accorde détermine la qualité de la présence que l’on offre.

On peut aussi voir ça comme un acte de résistance dans ce mode qui tente de nous uniformiser, nous manipuler, de nous distraire, de nous faire perdre notre puissance.

Quelques pistes pour gagner en présence :

Je vous dirais déjà

  • De vous munir de patience : on ne peut pas passer de la dispersion chronique à une attention totale en un claquement de doigts.
  • De saisir chaque opportunité : Cela se pratique, petit à petit. La bonne nouvelle, c’est que chaque instant est une opportunité de s’entraîner.
  • Votre respiration est votre allié : personnellement j’utilise la respiration comme Ancre d’Urgence : chaque fois que nécessaire, je respire profondément, 3 longues inspirations cela me permet de descendre profondément en moi, de me centrer et 3 longues expirations. C’est un reset immédiat.
  • Apprendre à écouter mes sensations corporelles, et à en tenir compte dans mes décisions.
  • Apprendre à me laisser traverser par mes émotions et en comprendre le message
  • Apprendre à se connecter à notre intériorité, à écouter notre intuition, comprendre nos véritables besoins, ou simplement savoir comment nous nous sentons
  • Et dans la présence à l’autre : Apprendre à écouter vraiment, lors d’une conversation, ne pas laisser son mental vagabonder pour chercher une réponse.
  • Apprendre à se montrer avec authenticité, avec vulnérabilité sans avoir peur du regard des autres, sans avoir peur du jugement.
  • Laisser mon téléphone dans une autre pièce, ou dans mon sac, quand je suis avec des amis, de la famille ou que j’ai besoin de travailler et de me concentrer (comme pour écrire ce texte par exemple)
  • Privilégier la qualité du temps ensemble à la quantité.

 

La pleine présence en massage, c’est quoi ?

  • Être en confiance quand j’accueille le client, la cliente,
  • Être dans mon cœur avant de commencer le massage,
  • Être en pleine présence à moi avant de poser mes mains sur le corps,
  • Être connectée à mon souffle,
  • Être connectée à mon ressenti, à l’écoute de ce que je ressens dans mes mains,
  • Être en réceptivité totale, à l’écoute de la personne, de son souffle, son énergie, ses frissons, à l’écoute du TOUT.

Et pour moi, de par ma pratique, mon expérience, je comprends que c’est, parce que le praticien est lui-même en paix dans son cœur, en écoute de son corps, en connexion avec ses énergies, avec le grand TOUT qu’il peut accueillir chaque personne ou elle en est et lui permettre d’explorer la pleine présence et donc la découverte d’elle-même.

Dans un monde qui nous pousse à nous disperser, choisir d’être présent — à soi, à l’autre, à l’instant — est un défi de taille, mais c’est aussi le chemin le plus direct pour retrouver du sens, de la profondeur dans nos relations et une vitalité authentique.